Posts Tagged ‘Histoires du fleuve de la forêt

09
Fév
08

Histoires du fleuve de la forêt – Intermède

Finalement un samedi vers 5 heures nous sommes montés sur le bateau.

A 6 heures le soleil s’effondre dans la jungle.

Ce soir j’ai des envies d’Amazone,

même si sur cette photo le fleuve n’est pas encore le fleuve…
Manaus depuis le fleuve

29
Jan
08

Histoires du fleuve de la forêt – 2

1er épisodeDans les rues de Manaus
Les jours suivants se succèdent dans la tranquille torpeur de Manaus. Nous trainons dans les rues, nous nous baladons le long du fleuve, nous découvrons le bonheur des restaurants au poids, bref une vie tranquille bornée par le levée de soleil à 6 heures et son couché à 18h.
Le premier jour est une journée studieuse, nous nous rendons à l’alliance française ou nous rencontrons madame la directrice qui est aussi collectionneuse de boite de camembert et bien sur normande.

nous interviendrons les jours suivants dans plusieurs classes. L’ambiance est sympathique les blagues (en français), font mourir de rire les élèves et votre serviteur. On nous racontera cette histoire, celle du lettré à qui un pauvre batelier faisait traverser le fleuve.

Les conteurs de l'alliance française de Manaus– Toi pauvre batelier sais-tu compter jusqu’à 10 000

– Oh non pour quoi faire, j’ai 5 poules, j’ai 2 singes, 6 enfants, 1 femme, 1 belle-mère et je pêche 12 poissons tous les jours pour tout ce monde. Pourquoi savoir compter au delà?

– Ah mon pauvre homme, ton ignorance te fait perdre la moitié de ta vie.

– Toi pauvre batelier sais-tu parler d’autres langues que le portugais et ton dialecte.

– Non pourquoi faire monsieur, Tous les miens parle ma langue et les gens de la ville le portugais.Les conteurs de l'alliance française de Manaus

– Ah mon pauvre homme, moi qui en parle plus de 10 je peux t’affirmer que tu perds la moitié de la vie qui te reste.

Au milieu du fleuve alors que le savant continuait sa litanie, le bateau a commencé à se remplir d’eau.

– Oh toi homme si savant, sais-tu nager ?

– Non bien sur que non et pour quoi faire ?

– Oh pour rien homme savant mais tu vas perdre toute ta vie.

Alors le batelier a plongé dans le fleuve, la barque a coulé et le savant s’est noyé…

Opera de ManausEntre nos interventions, nous continuons à errer dans la ville, nous achetons un jour deux hamacs en prévision de la remontée du fleuve. Nous visitons l’opéra, immense salle perdue au fond de la jungle ou toutes les étoiles du XIXéme et début du XXème siécle se sont produites. Nous découvrons l’étrange port flottant de la ville. il nous semble bien étonnant de voir un port flottant sur un fleuve. Cela nous paraitra bien plus normal quand on nous expliquera que la hauteur du fleuve varie de plus de 15 m entre la saisons sèches et la saison des pluie. Enfin tout dépend de ce que l’on nomme normal!

Étrangement dans cette ville aux rues perpendiculaires, je n’arriverai jamais à me repérer, me perdant toujours, ne trouvant jamais la logique pourtant simple de la ville. Le port de ManausC’est aussi dans cette ville que je verrai pour la première fois la croix du sud. Puis nous achetons les billets de bateau, départ samedi en début d’après-midi pour la triple frontière entre Pérou, Colombie et Brésil pour la ville tri national de Tabatinga, Leticia et santa Rosa.

Carte de Manaus à Tarapoto

à suivre

21
Jan
08

Histoires du fleuve de la forêt – 1

Il est deux heures du mat, je descends du bus après plus de 48 heures de route et cinq bus différents.
Il est deux heures du mat et je viens de traverser tout le Vénézuela, je viens de prendre la mythique transAmazonienne de bout en bout.
Il est deux heures du mat le désert de Boa Vista me saute encore à la figure, tout comme l’arc en ciel de Santa Elena, tout comme la fouille de la douane brésilienne (pour le principe) , comme les centaines de papillons géants se trouvant dans la pièce contigüe, comme la course pour obtenir le tampon de sortie du Vénézuela, comme les heures à descendre dans la jungle dense, comme les 4 heures à arroser le moteur brulant d’un bus, sous un monument marquant l’équateur.
Il est deux heures du mat et je n’ai pas un real en poche, impossible de tirer de l’argent à Boa Vista où seules les cartes locales sont acceptées.
Il est deux heures du mat, impossible de prendre un bus. Un taxi accepte de m’emmener à un distributeur, je peux y tirer de l’argent.
Il est deux heures du mat, je ne sais pas où se trouve mon pote, tous les cybercafés sont fermés, je n’ai aucun guide de la ville sous la main.
Il est deux heures du mat, le taxi me redépose à la gare, j’attends 6 heures sans dormir, hagard. Vers 8 heures le terminal est vivant, les bars ouvrent, je déjeune, toujours hagard.
Il est 8h30, je prends le bus direction le centre, je trouve un cyber, je trouve un mail de mon pote avec l’adresse de son hôtel. Je marche un peu, je trouve le pote, je trouve une chambre, je me couche.
Il est 17h30, nous nous dirigeons vers le Fleuve. La rue descend doucement, nous apercevons le port, nous remontons une petite rue, nous tombons sur le fleuve. Vaguement à l’horizon une ligne verte, ligne verte de la jungle de l’autre côté du fleuve.

Il est 17h30, je viens de changer de monde, je n’en sortirai qu’un mois plus-tard quand s’ouvrira devant nous la porte des Andes après Tarapoto.

Cette première vision de cette immensité me fait encore frémir, beauté absolue, puissance totale de la nature.
Premier regard sur l'Amazone

ma première vision du fleuve



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