Archive pour janvier 2008

29
Jan
08

Histoires du fleuve de la forêt – 2

1er épisodeDans les rues de Manaus
Les jours suivants se succèdent dans la tranquille torpeur de Manaus. Nous trainons dans les rues, nous nous baladons le long du fleuve, nous découvrons le bonheur des restaurants au poids, bref une vie tranquille bornée par le levée de soleil à 6 heures et son couché à 18h.
Le premier jour est une journée studieuse, nous nous rendons à l’alliance française ou nous rencontrons madame la directrice qui est aussi collectionneuse de boite de camembert et bien sur normande.

nous interviendrons les jours suivants dans plusieurs classes. L’ambiance est sympathique les blagues (en français), font mourir de rire les élèves et votre serviteur. On nous racontera cette histoire, celle du lettré à qui un pauvre batelier faisait traverser le fleuve.

Les conteurs de l'alliance française de Manaus– Toi pauvre batelier sais-tu compter jusqu’à 10 000

– Oh non pour quoi faire, j’ai 5 poules, j’ai 2 singes, 6 enfants, 1 femme, 1 belle-mère et je pêche 12 poissons tous les jours pour tout ce monde. Pourquoi savoir compter au delà?

– Ah mon pauvre homme, ton ignorance te fait perdre la moitié de ta vie.

– Toi pauvre batelier sais-tu parler d’autres langues que le portugais et ton dialecte.

– Non pourquoi faire monsieur, Tous les miens parle ma langue et les gens de la ville le portugais.Les conteurs de l'alliance française de Manaus

– Ah mon pauvre homme, moi qui en parle plus de 10 je peux t’affirmer que tu perds la moitié de la vie qui te reste.

Au milieu du fleuve alors que le savant continuait sa litanie, le bateau a commencé à se remplir d’eau.

– Oh toi homme si savant, sais-tu nager ?

– Non bien sur que non et pour quoi faire ?

– Oh pour rien homme savant mais tu vas perdre toute ta vie.

Alors le batelier a plongé dans le fleuve, la barque a coulé et le savant s’est noyé…

Opera de ManausEntre nos interventions, nous continuons à errer dans la ville, nous achetons un jour deux hamacs en prévision de la remontée du fleuve. Nous visitons l’opéra, immense salle perdue au fond de la jungle ou toutes les étoiles du XIXéme et début du XXème siécle se sont produites. Nous découvrons l’étrange port flottant de la ville. il nous semble bien étonnant de voir un port flottant sur un fleuve. Cela nous paraitra bien plus normal quand on nous expliquera que la hauteur du fleuve varie de plus de 15 m entre la saisons sèches et la saison des pluie. Enfin tout dépend de ce que l’on nomme normal!

Étrangement dans cette ville aux rues perpendiculaires, je n’arriverai jamais à me repérer, me perdant toujours, ne trouvant jamais la logique pourtant simple de la ville. Le port de ManausC’est aussi dans cette ville que je verrai pour la première fois la croix du sud. Puis nous achetons les billets de bateau, départ samedi en début d’après-midi pour la triple frontière entre Pérou, Colombie et Brésil pour la ville tri national de Tabatinga, Leticia et santa Rosa.

Carte de Manaus à Tarapoto

à suivre

23
Jan
08

Le mariage de Nasratullah

Aujourd’hui Nasrat se marie à Kaboul. Nous partons vers la salle des événements ou, en plein après-midi, aura lieu la cérémonie.

Cet une belle journée d’hiver, le ciel est bleu, l’air vif et on aperçoit les montagnes enneigées en arrière plan. Nous faisons un détour et passons par l’aéroport. Encore les traces de la guerre, un vieil avion de chasse qui désormais ne fait plus peur a personne. Mélancolique et rouillé. A Kaboul il y a toujours un détail pour se rappeler, pas besoins de lire de millier de pages pour comprendre. L’histoire se déroule devant nous yeux.

Mais aujourd’hui est un jour de fête. Nasrat se marie avec….personne de notre groupe connait le nom de la marie. La « femme de Nasrat » fera l’affaire.

Devant la salle une foule de shawar kamiz et bourkas s’agglutine et nous nous joignons à l’attente. Echanges de regards, un sourit timide, des yeux interrogateurs. J’essaye de deviner les femmes qui se cachent sous ses tissus indigo. Mon imagination fertile part au gallot…et soudain un longue barbe noire. Retour a la réalité. C’est Abibullah, un des chauffeurs avec qui je suis allé jusqu’à Bamyan ils y a quelques jours. 12h de route magnifique entre montagnes, valles et champs de mines. « Khuda Afiz », bienvenue les amis ! et il nous ouvre le chemin. La chaleur de son accueil et la froideur de ces yeux de glace me transportent dans mes rêves. Un joueur de Bouzkachi aux allures des cavaliers de Kessel.

En montant les escaliers vers la salle, je suis quatre femmes en bourkas. Leurs chaussures aux couleurs vifs et leurs sacs a-main tout en frou-frou et paillettes laissent transpirer un peu de leurs vrai personnalité. Malheureusement nos chemins se séparent, elles d’un cote, nous, les hommes, de l’autre.

C’est assit dans une immense salle froide et presque silencieuse que notre attente commence. Les hommes se regardent, se scrutent et une camera fais le tour de tous les invites afin de les immortaliser. Ambiance assez formelle a la limite du chiant. Je me dis qu’en plus aujourd’hui il n’y aura pas l’effet désinhibiteur de l’alcool pour chauffer l’ambiance. Une bonne tasse de the et des raisins secs feront l’affaire.

Puis finalement, Abibullah nous rejoins. Nous échangeons quelques mots. Super, il a un plan pour aller voir ce qui se passe de l’autre cote, chez les femmes. Nous sortons discrètement et nous nous introduisons dans l’autre salle.

Surprise ! Tombés les bourkas, l’ambiance et bien plus gaie et décontractée. Elles dansent et chantent, belles et désinvoltes. Ces yeux maquilles qui nous regardent et cette joie de vivre. Je suis dans un autre monde. Le monde caché des femmes afghanes, celles qui dans la rue longent les murs, méfiantes et apeurées. Celles qui, a travers du quadrillage de leur voile, on vu les pires horreurs et continuent à subir encore plein d’humiliations. Elles rigolent le cœur léger. Un souffle d’air et de bonheur dans cette ambiance un peu pesante.

Mais nous devons partir, ce n’est pas bien de rester. Pour elles surtout. Nos regards inquisiteurs pourraient enlever un peu de leur pureté et de leur valeur. Partis, nous rejoignons les hommes. Deux mondes en contraste total.

Je réfléchis en sirotant mon thé bouillant.

21
Jan
08

Histoires du fleuve de la forêt – 1

Il est deux heures du mat, je descends du bus après plus de 48 heures de route et cinq bus différents.
Il est deux heures du mat et je viens de traverser tout le Vénézuela, je viens de prendre la mythique transAmazonienne de bout en bout.
Il est deux heures du mat le désert de Boa Vista me saute encore à la figure, tout comme l’arc en ciel de Santa Elena, tout comme la fouille de la douane brésilienne (pour le principe) , comme les centaines de papillons géants se trouvant dans la pièce contigüe, comme la course pour obtenir le tampon de sortie du Vénézuela, comme les heures à descendre dans la jungle dense, comme les 4 heures à arroser le moteur brulant d’un bus, sous un monument marquant l’équateur.
Il est deux heures du mat et je n’ai pas un real en poche, impossible de tirer de l’argent à Boa Vista où seules les cartes locales sont acceptées.
Il est deux heures du mat, impossible de prendre un bus. Un taxi accepte de m’emmener à un distributeur, je peux y tirer de l’argent.
Il est deux heures du mat, je ne sais pas où se trouve mon pote, tous les cybercafés sont fermés, je n’ai aucun guide de la ville sous la main.
Il est deux heures du mat, le taxi me redépose à la gare, j’attends 6 heures sans dormir, hagard. Vers 8 heures le terminal est vivant, les bars ouvrent, je déjeune, toujours hagard.
Il est 8h30, je prends le bus direction le centre, je trouve un cyber, je trouve un mail de mon pote avec l’adresse de son hôtel. Je marche un peu, je trouve le pote, je trouve une chambre, je me couche.
Il est 17h30, nous nous dirigeons vers le Fleuve. La rue descend doucement, nous apercevons le port, nous remontons une petite rue, nous tombons sur le fleuve. Vaguement à l’horizon une ligne verte, ligne verte de la jungle de l’autre côté du fleuve.

Il est 17h30, je viens de changer de monde, je n’en sortirai qu’un mois plus-tard quand s’ouvrira devant nous la porte des Andes après Tarapoto.

Cette première vision de cette immensité me fait encore frémir, beauté absolue, puissance totale de la nature.
Premier regard sur l'Amazone

ma première vision du fleuve
20
Jan
08

souvenirs:Chasse aux singes avec mes « amis » pygmées! -Part 2-

Suite de la Part 1….

…Nous étions donc les acteurs d’un spectacle que nous ne maîtrisions pas ! Soudain, un gamin se mit à crier un nom, en montrant du doigt un petit homme se dirigeant vers nous. Je compris qu’il s’agissait du chef de village.

Il était vieux, petit, une machette à la main et portait sur son épaule du bois. L’accompagnaient 3 jeunes gaillards.

Je me dirigeai timidement vers lui pour lui demander l’hospitalité. À peine arrivée à sa hauteur, il jeta la machette et le bois au sol et me prit dans ses bras ! Cet homme qui ne m’avait jamais vu, qui ne savait pas d’où je venais, ce que je lui voulais me prit dans ses bras. J’en étais surpris et ému à la fois.

Je tentai de lui expliquer brièvement notre histoire, de me présenter en quelques mots et de lui demander s’il pouvait nous héberger cette nuit. Il parlait très peu le français, mais les 3 loustics qui l’accompagnaient parlant parfaitement le français nous servaient de traducteur.

Commença une discussion entre lui et moi en face de tout le village… le « show » avait intégré un nouveau personnage, le chef de village. 

La nuit tombante, il chassa ses femmes d’une hutte pour nous y accommoder, ce qui ne nous mit pas franchement à l’aise. Nous ne demandions pas tant d’égard. 
Nous voila dans une hutte en terre sèche de 3 à 4 personnes au confort le plus sommaire, mais dégageant une certaine magie et une hospitalité certaine. 

Le soir même, le chef nous invita à partager son repas avec quelques adultes de son village.

Menu du soir : SINGE, une grande première pour nous deux et très bonne surprise pour ma part, ce qui était moins sûr de la part de mon ami américain 🙂

Lorsque je voyage je veux tout goûter ! quelque soit l’aliment. S’il y a des êtres humains qui se nourrissent de tels ou tels aliments, je veux et peux goûter. Cette curiosité m’a fait me délecter de tout, du singe aux insectes en passant par le cochon d’Inde. Et encore, je ne vous dis pas le menu du lendemain soir !! vous le découvrirez plus tard dans cette histoire !

Durant le repas il se mit à fixer mon ami avec des yeux méfiants, il me demanda s’il était mon ami et je lui répondis que oui. Il se leva et le prit dans ses bras et cria : « si c’est ton ami alors c’est mon ami aussi « . Puis, il me montra dans le ciel l’étoile Polaire et me demanda si je savais ce que c’était. Un peu hésitant, car n’étant pas un grand spécialiste de l’astronomie je lui répondis, l’étoile Polaire…Il eut un léger sourire de satisfaction qui surgit de ses lèvres, l’air d’être heureux de m’apprendre, moi l’homme blanc venu de France, un secret ! Il me révéla que ce qui brillait dans le ciel n’était point une étoile, mais un satellite américain qui surveillait son pays. Faisant le type surpris et ravi de partager le secret avec lui je ne m’engageai pas sur le terrain glissant et délicat des relations africo-américaines pour ne pas mettre mal à l’aise mon ami américain. Je suis sûr que le chef crut un moment que cet américain était un espion de la CIA, ce qui explique sûrement l’inquiétude du chef vis-à-vis de son hôte « gringo » et son soulagement quand je lui confirmai qu’il était bien mon ami.

Pendant le repas, le chef n’arrêtait pas de faire référence à un prénom qui sonnait français, mais chaque fois je ne saisissais pas de qui il s’agissait… et puis à un moment je demandai au jeune fils (je suppose que c’était son fils) de me préciser qui était cette personne. J’appris qu’il y a 5 ans un français avait connu la même mésaventure que nous et qu’il avait passé quelques jours en leur compagnie. C’était d’ailleurs la dernière fois qu’ils avaient vu un homme blanc! De Robert (appelons-le ainsi !) je vais en entendre parler tout mon séjour. Et Robert par-ci et Robert par-là… il était devenu un être vénéré au village…je ne suis pas sûr qu’il le sache…de toute façon, nous avons sûrement pris sa place en tant qu’ »homme blanc vénéré » heheheh!

À la fin du repas, le chef consulta ses « hommes » un instant puis vint vers nous avec une proposition inattendue :
« Demain, j’ai mes « hommes » qui partent quelques jours dans la jungle, accompagnés de pygmées, pour chasser le singe pour le vendre au village le plus proche. Cela vous dit de les accompagner???? »
Je répondis « oui » avant même d’avoir consulté mon ami….une opportunité comme celle-ci ne peut pas se rater!
Je traduisis à mon ami: « demain nous allons à la chasse aux singes » n’étant pas sûr de m’avoir bien compris, il me fit répéter, puis une fois sûr que je lui parlais bien de chasse aux SINGES il se mit à rire tout en me disant qu’il était partant!

Avant de m’endormir je jetai un oeil au « satellite américain » en lui disant « putain de bonne étoile, tu me les feras toutes! » et m’endormis en rêvant de ce que pouvait être une chasse aux singes accompagnés de pygmées….

….À suivre… 

19
Jan
08

Les chamanes de Tarapoto

C’est en bus depuis Lima que j’arrive dans la petite ville de Tarapoto. En fin d’après-midi, le centre est encore endormi par la chaleur et l’humidité. Les recherches commencent pour y trouver l’objet de ma visite.

Le centre Takiwasi. Ouvert et géré par un médecin de MSF, ce centre a comme but de soigner et réintégrer à la vie « normale » des accros à la pasta base (une drogue pas chère dérivée des restes de cocaïne).

Je suis intéressé par le concept que l’on puisse traiter cette dépendance grâce au chamanisme et a ses connaissances ancestrales. Pour être précis, je devrais écrire, grâce aux curaderos de la foret Amazonienne. En effet, le terme chaman vient de Mongolie mais s’applique maintenant de l’Amérique du Sud à l’Afrique et l’Asie.

Apparemment, le taux de guérison des patients du centre est de 60% !

Apres une visite de la ville, je le trouve en lisière de foret, dans le calme et la fraicheur, proche d’une belle rivière. L’ambiance est détendue et je me sens tout de suite a l’aise. Une charmante française m’accueille, me fait visiter le centre et m’explique le concept. Je suis passionné par ce que je vois et elle me propose de participer a un cours de trois jours de développement personnel. Apparemment, ils offrent ces cours afin de générer l’argent nécessaire au fonctionnement du centre. Parfais !

Je ne pouvais mieux demander. Le séjour se déroule ainsi.

Premier, une purge traditionnelle a base de magnésium et lait de coco. On commence. Rien de mieux qu’un bol de ce breuvage pour rentrer de suite en chambre et y rester pour un bon moment.

Rendez-vous le lendemain en début d’après-midi pour la deuxième purge. Celle vomitive.

Je vous passe les détails de fin de journée et me voici le lendemain, frais comme un rose, assis par terre, avec un seau, une carafe d’eau en plastique, trois autres participants et le chaman au milieu. Il nous explique que la purge vomitive est un élément essentiel dans la purification avant la séance chamanique de demain. Nous allons boire une mélasse gluante et amère extraite d’une plante et, pour faciliter la purification, avaler un maximum d’eau.

J’ingurgite, grimace, boit ma carafe de 1.5lt et en demande un autre. Le chaman me dit que certaines personnes, lors de vomissements sentent le gout de médicament qu’ils on prit il y a des années….je m’attend au pire!

Forcement, au bout d’un moment je commence à me questionner sur la raison de ma visite ici. Je n’étais pas bien au Galápagos, la plage, les animaux, le soleil. Décidément, l’homme est un animal bien complique.

Et c’est au milieu de ces pensées que la nausée commence à monter. Littéralement. Plié en quatre sur mon seau, je regarde le chamane et ai la confirmation que tout est normal. La purge commence. Je bois, je vomis, on vide le seau…et c’est reparti.

Malade comme un chien, j’aperçois mon voisin, un Alemand de mon âge. Le pauvre n’a pas encore commencé à se vider, il est vert et gonflé, j’ai mal pour lui.Trois heures plus tard, à bout de force, je me lève pour rentrer en chambre. Je peux partir avec la recommandation de ne rien manger jusqu’à demain soir. Enfin chez moi, une séance de lutte gréco-romaine avec la cuvette des chiottes me guète. La crise passée, je me sent mieux et vais m’allonger sur le lit. Vide, je me rends compte qu’il est minuit. Le temps vole quand on gerbe de la bile.

Quelle bonheur de se sentir de nouveau bien, léger. Je suis surement purifie mais mon estomac est vide et crie famine. Le chaman m’a dit…un thé peut être…impossible. Mon sang italien hurle, j’ai besoin d’une bonne pizza pour me remettre en forme. Par pure miracle, j’en trouve une en ville et l’avale comme un ogre. Ma conscience me fout la paix et je vais me coucher comme un bébé.

Troisième jour, séance chamanique a l’Ayahuasca.

Le Chamane nous explique que cette plante a des pouvoirs psychotropes et aide à communiquer a travers les mondes. Comme c’est une plante femelle, elle ne doit être prise que dans la nuit avec l’aide d’un guide.

Nous allons dans la foret pour voir à quoi ressemble cette plante fascinante. Noire, tordue, entremêlée de racines froides, elle m’inspire de la crainte et du respect. On voit bien que ce n’est pas un végétal commun. De cette racine, le chamane extrait le liquide qui, mélange a une autre plante (pour donner de la couleur aux visions), sera la base de notre expérience.

Je suis content de me trouver avec Juan, ce chamane en qui j’ai confiance, et de savoir qu’il sera mon guide cette nuit. Je me sens en sécurité et ne voudrais pas prendre de l’Ayahuasca dans un autre contexte, en soirée ou sur une plage pour se faire un trip. Si je peux donner un conseil et si l’expérience vous tente, faites le dans ce type de cadre et avec des personnes dont vous avez confiance.

Il fait noir, nous sommes en cercle, assit par terre. Au milieu de la foret d’Amérique du Sud on n’est jamais seul, tous ces sons, ces bruits. Un moment de silence et ça repart. Je bois mon Ayahuasca. Le gout amer enveloppe ma bouche et tortille mes entrailles. Je croise les jambes et me concentre.

Juan, commence à chanter. Sa voix et douce et mélodieuse, elle me porte, je suis léger et heureux. Puis, petit à petit, je sens que mon état de conscience change. Je ressens des choses, de la chaleur, des nouveaux bruits et le chant du chamane. Doucement, je commence un voyage qui ne terminera qu’au lever du soleil, demain matin. Le cercle que nous formons m’apporte la confiance nécessaire pour profiter de cette expérience. La voix de Juan me berce et son timbre change, comme pour accélérer mes pensées quand elles sont lentes et les calmer quand elles s’emballent. Ce n’est pas un hasard et j’éprouve de plus en plus de respect pour cet homme un peu frêle et modeste.

D’un coup, j’ouvre la porte d’un nouveau monde. Tout en couleur, je vois, je sens et j’écoute. Je me balade comme je le ferais dans une nouvelle ville, pour y découvrir ces merveilles.

Assis, un milieu de cette foret, je me rends compte que je suis vraiment éclaté et essaye de me concentrer sur mon voyage pour ne pas laisser la panique détruire ce nouveau monde des merveilles.

Et puis, une voix me parle, comme celle d’un guide. Ce n’est pas Juan. Peut être juste mon inconscient ou peut être… A chacun d’en décider. Pendant le reste de la nuit il va m’accompagner et répondre à mille questions que je lui pose. Il me parle des serpents, je les vois qui se glissent dans mes jambes, sensuels, je les crains et les admire. Je pourrais continuer encore longtemps.

Toutefois, ce qui me reste clairement gravé dans mon esprit est le respect de la Nature. Un dégout pour le chimique et l’artificiel qui m’accompagne encore aujourd’hui dans mes choix de vie. La vision du monde des chamanes me plait beaucoup. Animiste, je la trouve bien plus intéressante et valorisante que celle catholique du Vatican.

Je quitte Tarapoto et Juan plein d’énergie et les remercie de cette magnifique expérience. Je remercie également l’esprit de l’Ayahuasca pour m’avoir amené dans ce nouveau monde sans trop de tempête. Mon voisin ne pourra pas en dire autant.

Plus tard dans ma vie, j’aurai encore l’occasion d’aller voir ce qui se passe là-bas. Mais ceci je ne le sais pas encore et ce sera peut être une autre histoire….

18
Jan
08

Les Chamanes de Tarapoto

Ciao ragazzi, une histoire sur les chamanes de la Selva péruvienne ca vous intéresse ?

08
Jan
08

Souvenirs:Chasse aux singes avec mes « amis » pygmés! -Part I-

Cela faisait un moment que je ne vous avais pas conter une de mes aventures. Et j’ai fait exprès d’attendre pour vous raconter celle-ci, car pour moi c’est tout simplement la meilleure expérience de voyage qui me soit arrivée! C’est sûrement la dernière qui vaut la peine d’être narré, les autres histoires sont beaucoup plus communes.

avant tout, je vous mets dans l’ambiance!

quand: Après 6 mois au Nigéria, à bosser, avant de rentrer en France (en fait, en Suisse) j’avais décidé de profiter du mois de vacances que j’avais pour faire un tour au Cameroun. Je vous ai déjà raconté une histoire sur ce pays. Il y a plus ou moins 7 ans.

les protagonistes: Un Américain rencontré à Douala ou Yaoundé, un chef de village camerounais, des pygmées, des singes et votre humble blogueur!

Lieux: Forêt tropicale du sud du Cameroun.

C’est bon! cela vous donne envie de lire la suite?…j’n’entends rien!…bon, ok! je poursuis, vu l’enthousiasme général 😉

Nous voyagions (le gringo et moi) essentiellement en stop ou taxi-brousse, toujours plus sympa pour faire des rencontres. Nous étions donc dans le sud du pays à quelques centaines de kilomètres de la forêt tropicale. Nous voulions remonter vers Yaoundé, en plusieurs étapes puisqu’il était déjà le début d’après midi. De toute façon où nous sommes, il n’y a qu’une seule route! Un camion, d’une société exploitatrice de bois, veut bien nous embarquer.

« vous allez où? »
« vas-y roule et vers les 18h, tu nous lâches dans le premier bled »

Petite discussion sympa avec le chauffeur et puis les deux tombons dans un gros sommeil bercé par les routes défoncées du Cameroun.
Après un somme bien mérité et assez long, le chauffeur nous réveille:
« Eh! les gars, il faut descendre maintenant »
« T’es gentil, mais on est où ici? » -les yeux encore embués-
« on va rentrer dans une zone privée, vous ne pouvez pas rentrer, c’est interdit, c’est propriété de l’entreprise de bois »
« on est encore loin de Yaoundé? »
« Yaoundé??? oui puisque l’on va vers le sud… »
« Le sud? comment ça, le sud! on n’est pas en direction de Yaoundé? »
« Non les petits gars vous avez pris le chemin inverse, hahahaha! »

Il a de quoi se foutre de notre gueule! on est parti dans le mauvais sens, c’est pas possible d’être aussi con! Pas de camion dans le sens inverse avant demain matin, c’est déjà la fin de journée.
Le chauffeur nous avez laissé à deux pas d’un village, vous savez ces villages africains typiques, où les maisons sont en terre et un toit de feuille. Merde nous qui pensions dormir dans un hôtel dans un endroit ressemblant plus à une ville!

Bon, je décide de prendre les choses en main, pas trop le choix puisque mon pote américain ne parle pas un mot de français.

Nous nous approchons vers le village avec nos bardas et déjà commencent à s’agglutiner des gamins autour de nous. J’avais lu quelque part qu’à l’arrivée dans un village africain, il fallait toujours demander le chef de village. Donc, je m’exécute et demande à voir le chef de village. Je comprends qu’il n’est pas là pour le moment. Le village entier, cette fois-ci, nous installe devant une hutte sur deux chaises. Tout le village est en face de nous. Pour mettre mal à l’aise, il n’y a pas pire 😉

Tout le monde nous regarde avec des sourires et regards un peu gênés et timides, cela n’arrête pas de piailler! On a l’impression d’être sur une scène de théâtre où on aurait oublié de nous donner nos textes 😉

Voila nous attendons bien gentiment le retour du chef de village dans cette situation gênante.

…à suivre…

07
Jan
08

Ça caille, putain!

Dans mon cher pays, pendant le mois de décembre, il fait si chaud que même avant de sortir de la douche vous avez déjà commencé à suer désespérément. C’est dégueulasse. En Europe, par contre, non. Il fait froid là-bas, surtout dans ce petit pays appelé Auvergne. À la moitié du dernier mois de l’année, en 2004, il faisait froid, mais pas trop sur ville. J’imagine que la température rondait les 10 degrés.

Dans cette époque, j’avais un ami à moi qui me rendait visite à Clermont…

Cependant, pour pouvoir continuer ce récit, il faut parler un peu de lui. Goura c’est comment on l’appelle. Demi hari-krshna demi bon-vivant, au Brésil il est l’ami avec qui je pars souvent aux chutes d’eau, avec qui je fais mes randonnées, avec qui je pars à la recherche des sommets des montagnes de Serra do Mar, petite sierra à coté de chez moi. Goura est aussi le mec le plus zen dont j’ai jamais fait connaissance. C’est incroyable. Il est calme, tranquille, un mec avec qui la vitesse n’a pas de lieu.

Bon, Goura était venu me rendre visite à Clermont. Il est resté chez moi, sur mon coin, avec mon matelas. Ma roommate américaine était partie à Paris pour rencontrer le copain américain. Ma copine, américaine aussi, avec qui je passais tout le temps que j’avais libre, m’a accepté comme réfugié chez elle pendant le séjour de mon ami.

Le 18 décembre 2004, ma petite amie est partie pour passer la journée avec une famille qui l’avais aubergée lors de son arrivée en France. Moi, je suis rentré chez moi pour lézarder un tout petit peu avec Goura. Mon autre roommate, Lele, un italien fou de la tête, était sorti. Goura était là en train de prendre le petit déjeuner. Pendant on parlait et se demandait comment était allée la nuit antérieure, Goura est allé au balcon et a regardé le monde: ciel bleu, pas de nuages, ambiance agréable (pas si froid, chose de ne porter qu’un blouson). Il m’a donc dit: « Putain, ça te dit si on fait une randonnée n’importe où aux environs de la ville? » Moi, je lui ai répondu « Oui, bien sûr. Pourquoi pas? » Quelle destinée? Après avoir réfléchi un tout petit peu, on s’est décidé par le Puy-de-Dôme. Volcan, on dit que c’est touristique… Nous, déjà habitués à faire des randonnées à l’improviste, avons pris quelques choses que nous pensions que nous seraient utiles et sommes partis. Quelles choses avons-nous pris? Chacun portait un pantalon jeans, une tee-shirt, un blouson, un bonnet de laine et un pair de gants. Aux pieds, qu’un pair de chaussettes. D’acc. On y va, quoi.

dans le bus vers Orcines

Nous avons marché à pied jusqu’à la Place Jaude, d’où on m’avait dit que nous pouvions prendre un bus pour Orcines et de là-bas pour Puy. C’est ce que l’on m’a dit, parce que le bus nous a laissé au milieu de la route, où il n’y avait même pas une maison.

faisant de l’auto-stop

Putain, quoi faire? Ce fut un bon commencement. Faisons de l’auto-stop. Goura s’est levé le doigt, moi aussi, et nous avons lancé le coup. Première voiture, rien. Deuxième voiture, rien non plus. On s’est dit que cela n’allait pas marcher. Troisième voiture, le chauffeur a arrêté. La vache! Parfait. On n’a même pas attendu deux minutes. Où allait monsieur le chauffeur? Juste au parc du Puy-de-Dôme, car il allait faire un picnic avec sa femme et fils, qui l’attendaient déjà.

Ben, nous, on lui a remercié et s’est mis en marche vers le sommet.

le Puy

le commencement

 

On a pris le chemin et a sonné le cloche du début. Le commencement, comme vous voyez sur les photos d’au-dessus, tout était absolument parfait. Du soleil, pas trop de nuages. Il faisait bon.

pour commencer c’est toujours moins difficile

La montée s’est montrée pas trop importante au début. Du béton, des arbres côtoyant la route, le soleil qui nous chauffait. Du coup, on sent que la montée s’est faite augmenter et que les pas d’avant ne suffisaient plus. Il fallait faire plus d’effort pour atteindre les mêmes résultats du début. D’un moment à l’autre une brume s’est lancée vers nous et nous a avalé. On s’est vu complètement entourés. La portée de la vue atteignait, au plus, les cinq mètres. Il a commencé à bruiner. En peu de minutes, la température avait baissé sensiblement. Moi, je me suis mis mon bonnet, Goura a fait le même, chacun s’est mis ses gants et on a continué. De plus en plus penchée…

la brume

À peu près cinq minutes de bruine et brumes, on s’est croisé avec de la neige. La première fois que je voyais de la neige dans ma vie. Quelle émotion! Quel transport de voir quelque chose que je ne voyais que par la télé! Quel froid qu’il faisait! Attention déviée par la neige, la bruine et la brume, on ne sentait pas trop la sensation promue par le froid. On s’est arrêté un tout petit peu pour une pause repos et puis on a recommencé.

une petite halte

au milieu du néant

A chaque pas, la pente se faisait plus importante et le froid un peu plus intense. Mais pas de question de désister. On s’était dit qu’on allait jusqu’au bout. Autrement dit, jusqu’au sommet. Question d’orgueil. On ne pourrait pas retourner sans être montés comme il faut.

On a continué, continué, et la neige a augmenté, le vent s’est présenté comme autre adversaire, la brume nous diminuait la portée de la vue, la bruine nous mouillait peu à peu. La sensation des vêtements humides a commencé à nous préoccuper. Brusquement, le froid s’est vachement intensifié. Ça caillait, ça gelait… C’était vraiment quelque chose pour laquelle on ne s’était pas préparé. On était tout simplement au milieu de ce qu’on a appelé une tempête. Dans ce moment-là précisement, on a même pensé à désister, mais on a résolu de ne pas le faire. Faut continuer, quoi! On est des aventuriers.

ou la la la vache!

La montée continuait implacable et nous, encore nous croyant des courageux aventuriers, avons repris le chemin. Faut y arriver. Finalement, après avoir vacillé plusieurs fois (on désiste ou pas?), on est arrivé au sommet du Puy-de-Dôme.

Puy-de-Dôme

Il faisait si froid qu’on pensait que soit on allait perdre quelques doigts ou les oreilles, soit on allait arriver à Clermont avec une pneumonie. Dieu nous le dira, c’est certain. Là au-dessus, personne. Même pas une pauvre âme pour nous dire bonjour, coucou ou quoi que ce soit. La maison-établissement qu’il y a là, fermé. Tout fermé, quoi. Que nous! Il neigeait fort déjà, il faisait super froid. Mais nous, on n’a pas voulu désisté. Si l’on est là, faut parcourrir un tout petit peu et voir ce qu’il y a à voir. Comme la bruine, tempête de neige et brume étaient fortes, on n’a pas vu de loin les ruines. Ç’a été par hasard qu’on s’est allé se balader par là et on les a trouvé. Quelle bonne surprise au milieu de tout ce qui nous entourait.

les ruines latinesgelésGoura debout

On a pu résister à peu près 30 minutes au sommet. Il faisait trop froid pour nous deux. Qu’avec un blouson, un bonnet et un pair de gants de 3 euros on arrivait plus à y rester. On a dû descendre vite fait. En courrant, pour voir si le froid nous pardonnait un peu. Moi, je le savais déjà: j’attraperai au moins une grippe et problablement une pneumonie.

Et finalement on est descendu sains et sauvés… Dieu merci, quoi. Apprentisage que l’on peut en retirer: ne jamais sortir en hiver sans une doudoune!

Une fois sur Clermont, on a vu sur net qu’il faisait -7 au sommet du Puy! Et personne n’est tombé malade.

 

 

 

 

 

 

05
Jan
08

Changement de route (à la découverte d’Istanbul)

Bosphore, le phare marquant l'entréeIl est 9 heures du matin, nous longeons la mer de Marmara de l’autre côté des voies les murailles d’Istanbul nous dominent. Totalement abrutis par la pénible nuit que nous venons de passer, nous sommes dans le train entre Veliko Tarnovo en Bulgarie et Istanbul. Sans réagir,nous regardons ce paysage merveilleux défiler. Arrivés en gare, nous descendons sans bien comprendre où nous sommes. Quelques rabatteurs d’hôtel nous tombent dessus, nous les ignorons. Un distributeur de billet, nous nous chargeons de nos premiers millions de lire turcs. La carte de la ville en main nous nous dirigeons vers la zone des auberges de jeunesse qui se trouvent derrière sainte Sophie, en plein cœur de Sultanahmet.

vue depuis l'hôtel vue depuis l'hôteldans sainte sophie

Première auberge, le prix nous parait déraisonnable, la seconde aussi, à la troisième toujours le même prix. Nous doutons du change que notre guide et cela non sans raison; Le change n’est pas d’un dollars pour 400 000, mais d’un dollars pour 1,7 millions de lire turques. Les prix nous paraissent soudain bien plus raisonnables! Nous choisissons une auberge répondant au doux nom de « the Orient ». On nous montre notre dortoir, on nous montre la douche dans laquelle nous nous précipitons. Une fois propre nous nous dirigeons vers le dernier étage de l’auberge, emplacement du restaurant, où un petit déjeuner offert et mérité nous attends. Nous dévorons admirant la vue sur la mer de Maramara et discutant de ce que nous allons faire durant cette première journée en Turquie.

sur les quais de la corne d'orla mosquée bleuemouette et mer de marmarara

Notre programme est ambitieux, visiter sainte Sophie, la mosquée Bleue, nous perdre dans les rue de Sultanameth, quartier historique coincé entre la mer de Marmara et la corne d’or. Après ce copieux petit déjeuner, plein d’entrain, nous décidons de nous lancer dans la découverte de ce rêve qu’est Istanbul. C’est à ce moment que je remarque un petit escalier de fer qui s’ouvre sur le toit. Dévorés de curiosité, Nous y grimpons. La vue est spectaculaire ! La première chose que l’on voit est la mer de Marmara. mer de marmaraÀ notre gauche, le phare marquant l’entrée du détroit du Bosphore. A notre droite, dans le lointain, des bateaux attendent à l’entrée des Dardanelles. En face l’Asie, émotion du premier regard sur l’Asie. Un peu plus loin, dans un brune légère s’entraperçoivent les îles du Prince. Nous restons quelques instants debout, juste devant l’escalier pris par la beauté de ce moment et par la découverte de ce nouveau continent si proche qu’on pense pouvoir le toucher. Puis, nous nous retournons et là c’est sainte Sophie, la basilique, mosquée et musée construite par Constantin, dans sa splendeur plus que millénaire.

Bosphorevue depuis l'hôtel, mosquée bleuevue depuis l'hôtel, mosquée bleue

En face, lui répond la mosquée Bleue, sa magnifique petite sœur, vieille de seulement 500 ans. Combien de temps sommes-nous restés debout à tourner sur nous même ? Sainte Sophie, Mosquée Bleue, Dardanelle, mer de Marmara, iles du Prince, mer de Marmara, Asie, Bosphore, je ne saurai le dire. C’est un de ces instants radieux où la fatigue laisse la place à la surprise, où la surprise laisse la place à l’admiration, où l’admiration laisse la place à la réflexion. Beauté, histoire et vie se mélangent naturellement, s’offrent à nous, je devrait plutôt dire nous frappent, nous assaillent Nous finirons par nous assoir.

Istanbul au p'tit matinun phare sur la mer de MarmaraLune sur Istanbul

Puis par nous relever. Puis par nous assoir. Puis par lire. Puis par laisser les mouettes, les corbeaux entrainer nos regards d’un minaret à la mer, de l’Asie à l’Europe, de la mer noire à la Méditerranée que l’on imagine si proches. Cette contemplation durera toute l’après-midi et le début de la soirée. Nous regarderons le soleil se coucher, entre les minarets de la mosquée bleue, accompagné d’une suite composée de mouettes et de corbeaux. Quand le nuit est tombée, la fraicheur automnale et la faim nous ont expulsées de ce rêve éveillé. Où nous avons mangé ce soir là je ne me souviens pas mais je sais que la nuit fut agréable et reposante. Ce n’est que trois jours plus tard que nous entrerons enfin dans Sainte Sophie.

Entrée du Bosphore BosphoreBosphore

Nous sommes restées 12 jours dans Istanbul, 12 jours à errer dans la ville, à la visiter, à se battre contre les ambassades, à manger merveilleusement, à découvrir des gens adorables, à retrouver des amis croiser en Roumanie, à se tromper de ferry et se retrouver en Asie, à dévorer des poissons pécher dans la corne d’or, à boire du thé avec des vendeurs de tapis, à…, mais tout ceci est une autre histoire enfin bien d’autres histoires.




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