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22
Nov
07

A 26 mètres des 6000 – Inde, Himalaya – Part 3

Ceci est la suite de l’épisode 1 et 2

petit dejHabituellement me lever tôt n’est pas ma tasse de thé, mais ce matin là, comme mes acolytes, j’étais debout aux aurores ! Après avoir pris le petit déjeuné sur la terrasse, nous décidons d’aller voir le village d’un peu plus haut depuis le sommet de la montagne en amont. D’après notre hôte il n’y avait pas plus d’une heure de marche. Comme la température devenait clémente en même temps que le soleil l’élevait, je décide de porter mes sandales. Autrement j’avais une paire de vieilles Patogas toutes troués qui auraient pu faire l’affaire. Les mêmes qui avaient parcouru les savanes Zimbabwéennes 6 ans auparavant ! Mais rassurez-vous, je les ai jeté depuis 😉 Vuer de Kibber

Nous voilà donc parti. Le rythme est bon ! Après une heure de marche à peine, nous atteignons effectivement le sommet surplombant le village de Kibber. Mais ce sommet n’avait rien d’un sommet, ce n’était rien de plus qu’une courbe suivit d’un petit plat faisant face à une autre colline. Déçu par ce Berger sur le cheminconstat, nous décidons de continuer notre grimpette jusqu’en haut de cette deuxième colline, pas plus haute que celle que nous venions de franchir.En moins d’une heure nous atteignons ce deuxième sommet. Mais pour la seconde fois, la montagne se joue de nous ! Nous n’étions pas au sommet, et nous en étions loin ! Cette deuxième butte n’était que l’arbre qui cache la forêt ! Au lieu d’une vue sur une autre vallée, comme nous l’espérions, nous avions désormais la montagne face à nous, la vraie, celle avec toute sa splendeur, sa crête escarpée et ses deux sommets. A ce moment là, une question devait être posée : Que faire ? L’australien, le néozélandais, l’anglais et moi-même, étions partis, si l’on peut dire, en short ! Nous n’avions amené ni bouteille d’eau, ni rien à grignoter. Je vous rappelle que nous n’étions censés faire qu’une petite marche d’une heure à peine au départ. Mais heureusement pour nous, les filles sont plus avisées ! La française et l’allemande avaient pensé à prendre une bouteille d’eau chacune, Prendre une décision !ainsi que quelques bananes. Mais pour sept bonhommes, cela restait quand même peu ! D’autant qu’une bonne quantité avait déjà été bu par leurs propriétaires pendant ces deux premières heures. Nous devions donc passer en mode survie si nous voulions continuer ! J’avale ma première gorgée d’eau depuis le départ, et nous décidons de poursuivre, c’est trop bête d’abandonner ici. Nous avions déjà trop avancé…Nous décidons de longer la crête pour arriver au premier des deux sommets, le moins haut. Mais cette fois au moins, nous pouvons enfin parler de sommet, et espérer voir l’autre côté de la vallée !L’australien caracole en tête, plus motivé que jamais ! Il nous sert de catalyseur. Nous le suivons comme nous pouvons sans trop nous poser de question, d’un pas de plus en plus lourd, mais décidés à ne pas trop nous laisser distancer ! La pente est de plus en plus raide. Les cailloux qui la façonnent se glissent continuellement entre la semelle de ma sandale et mon talon. C’est extrêmement agaçant ! Mon rythme est cassé à chaque fois que je dois m’arrêter pour m’en libérer ! Je commençais vraiment à regretter mes vieilles Patogas !!Après deux heures et demi de marche supplémentaire, sans autres haltes que celles pour reprendre notre souffle, nous atteignons le sommet de la crête. Enfin nous pouvons voir l’autre versant de la vallée, avec ses montagnes enneigées et ce flot continuels de pointes blanches à l’horizon… Nous étions sur le toit du monde… Ou presque ! Puisque que le vrai sommet était encore à quelques encablures le long de la crête.Arrivé au premier sommetDe là, nous faisons une pause bien méritée ! Nous buvons chacun une gorgée d’eau et avalons une bouchée de banane, et nous en finissons du même coup avec notre pitance. Nous n’avions aucune idée précise de l’altitude à laquelle nous nous trouvions. 5000 mètres, 5200 mètres peut être…Tout le monde semblait exténué ! Le gros de la troupe décide donc de retourner au village. Mais je voyais bien que l’australien ne se satisfaisait pas de voir le sommet face à nous. Il décide de continuer ! Il ne restait environ qu’une heure de marche au même rythme entamé depuis le début du périple. Juste une heure ! Simplement une petite descente et la montée finale vers le pinacle de ces lieux ! Pourquoi s’en priver !! Il n’a pas eu besoin de me convaincre de le suivre, je ne voulais pas qu’il soit le seul à réussir cet exploit ! Je représentais l’image de la France tout de même ! Et cela nous permettrait de redescendre par l’autre versant de la montagne au lieu de revenir sur nos pas…

Vue de la vallée du coté de Kibber

Nous voilà donc repartis laissant notre groupe derrière nous… Comme il était déjà midi passé, nous décidons d’accélérer encore le rythme ! Enfin, l’australien décide, moi j’essaye de le suivre ! Avec toujours mes petits cailloux dans les godasses qui m’obligent à m’arrêter continuellement ! Les vue de la crête que nous avons longé entre les deux sommetsderniers mètres sont les plus durs, je souffre, le souffle et l’énergie me manque. Mon cœur bat à la démesure, et mes jambes pèse deux tonnes chacune. Tous les trois ou quatre pas je fais une pause ! Mais après une heure trente d’effort, nous arrivons enfin au sommet ! Et cette fois enfin, nous pouvions affirmer que nous étions sur le toit du monde… Des monticules d’amas de pierres disposaient par l’homme nous le prouvait ! Nous ne pouvions aller plus haut ! Ceci me rassurait d’un coté, parce que sans ça, l’australien n’aurait pas lâché !

Pendant un temps nous apprécions la vue, encore beaucoup plus impressionnante que celle de l’autre sommet. Nous pouvons apercevoir un petit lac en contre bas que nous ne pouvions voir auparavant, et rien n’entravait le spectacle sur 360 degrés cette fois ! C’était prodigieux… Aujourd’hui est un jour mémorable ! Celui de mon premier sommet !!Vue du sommet

Et comme chaque grande occasion se doit d’être célébrée comme il se doit, je vois James, mon australien, sortir une feuille à rouler, une clope, et son Charas (nom du haschich de la région, autrefois célèbre pour cela !) dans l’idée de se rouler un joint ! T’es sûr lui dis-je !? Est-ce bien raisonnable !?? Il nous reste encore toute la descente, et nous n’avons plus d’eau !!

Mais l’endroit était magique, et faute de champagne, nous nous fumâmes ce pet en récompense de nos efforts ! Je ne pouvais le laissé seul pour ce coup, on avait déjà tellement partagé depuis le toit du bus, qu’il fallait qu’on vive ensemble ce grand moment ! Mais à quelle altitude sommes-nous ??

Le sommet, enfin !

La célébration terminée, il fallait se presser. Il était déjà 14 heures, et il nous fallait redescendre avant la tombé de la nuit. Il nous restait 4 heures ! Cette course contre le temps a permis à l’adrénaline de prendre le dessus sur l’effet du Charas. Nous nous hâtons de descendre par la voie la plus directe, la Mes chaussuresligne droite, pas le choix ! Par petit bonds successifs, sans réfléchir, en nous laissant pousser par l’attraction, l’effort me semblait presque imperceptible… La pente, plus ardue de ce côté de la montagne, nous entrainait d’elle-même. Par contre j’aurais donné n’importe quoi pour une paire de chaussures sans trous ! Mais plus le temps de s’arrêter pour des gravillons, seules les pierres me faisaient stopper ! Il fallait suivre James, coûte que coûte !!

Couché du soleil sur KibberA part quelques arrêts photos indispensables et une tranche d’escalade obligée par le relief de notre ligne droite, nous avançons sans répit ! Lorsque nous arrivons enfin à Kibber, les lampadaires éclairaient déjà le village, le soleil était sur le point de se coucher ! Et moi de m’écrouler !!

Nous retrouvons nos amis qui commençaient franchement à s’inquiéter ! Passer la nuit en pleine montagne, en sandalette, short et t-shirt, sans rien à manger ni à boire, aurait été une vrai épreuve de survie !

Mais la grande question restait ! Le chiffre ! A quelle altitude était ce sommet que nous avions si péniblement accomplit !??

Notre hôte avait cette réponse : 5974 mètres !! J’avais du mal à le croire ! Nous avions donc monté et descendu presque 1800 mètres de dénivelé en une seule journée !! Un trek de deux jours normalement !! Ca paraissait incroyable ! Il est vrai que depuis 8 heures du matin nous avions marché à un rythme effréné sans presque une pause ! Soit environ 10 heures de marche ! Dommage quand même d’être passé si près des 6000 !

Le soir je me suis effondré ! J’étais vidé, incapable de réfléchir, de parler, de bouger, j’avais tout donné ! Manger et au lit…

Dans la dernière partie vous verrez la fin de mon parcours himalayesque, dont mon arrivé à Nako, village au charme unique à la frontière tibétaine, et la splendeur du lac Chandratal…

08
Nov
07

à 26 mètres des 6000 – Inde, Himalaya – Part 1

Des enfants et moiLorsque je suis allé pour la première fois en Inde, en août 2002, je pesais 72 kilos, j’avais pris 4 kilos pour avoir arrêté de fumer un ou deux mois auparavant. Lorsque je suis revenu, un mois après, j’étais descendu à 64 kilos, le poids de mes 16 ans ! Et ceci sans faire de régime 😉 Mais il y a des raisons à cela ! Certes en Inde on passe au régime végétarien, aussi, lorsqu’on voyage en routard on n’a pas de service de chambre ou de frigo pour grignoter à toute heure, mais surtout, il y a une journée où j’ai du en perdre quatre d’un coup, Dromadaires pres de Jaisalmer, radjasthanet c’est celle là que je vais vous compter…

Après avoir fait le tour du Radjasthan, être passé furtivement à Agra pour admirer le Taj Mahal, et quelques jours obligatoires à Vârânasî, où tout indou doit mourir s’il veut son accès réservé au nirvana, je décide de remonter le Gange en train jusqu’à Haridwar puis de pénétrer dans l’Himalaya où la première étape est le village de Manali, perché à 2000 mètres d’altitude. De là on peut choisir plusieurs options de route. Soit partir vers le Ladakh, au nord, soit prendre la direction de la Spiti valley, en direction de la Chine, oups pardon, je voulais dire du Tibet. C’est donc cette dernière option que j’ai choisi car il ne me restait que neuf ou dix jours de vacances, et vu qu’il faut parfois 8 heures pour faire 150 km, je n’avais pas vraiment d’autre choix.

Bahai temple, New Delhi Vache, New Delhi Havelis à Jhunjhunu, Radjasthan Havelis à Jhunjhunu, Radjasthan Karni Mata Temple à Deshnok près de Bikaner, Radjasthan Charmeur de serpent

Jaisalmer, Rajasthan village de Khuri, sud est de Jaisalmer, Radjasthan

Les dunes de Khuri, sud est de Jaisalmer, Radjasthan Les dunes de Khuri, sud est de Jaisalmer, Radjasthan village de Khuri, sud est de Jaisalmer, Radjasthan village de Khuri, sud est de Jaisalmer, Radjasthan Musicien à Jaisalmer, Radjasthan Chez un vendeur d'épice à Jodhpur, Radjasthan

Jodhpur, la ville bleue, Radjasthan Pushkar, Radjasthan

entre Jodhpur et Jaipur, Radjasthan Taj Mahal, Agra

Varanasi Burning ghat, Varanasi Offrandes au Ganga, Varanasi

Varanasi Ghats d'Haridwar Ghats d'Haridwar Ghats d'Haridwar

Je suis d’abord resté 2 jours à Manali, ou plutôt à Vashisht, petit village 300 mètres plus haut, plus tranquille, avec des plants de cannabis poussant un peu partout et des sources de chaude. Endroit plus sympa le temps de décider quoi faire.

Vashisht Sources d'eau chaudes, Vashisht

Pendant l’une de ces 2 journées je décide d’aller voir le col de Rohtang La culminant à 3979 mètre et à seulement 51 km de Manali, avec les quelques chutes d’eau sur la route.
En Inde on roule à gauche, et c’était aussi le coté du ravin. col de Rohtang LaJ’étais assis également du côté gauche, juste derrière la porte du bus, et je n’aurai donné ma place pour rien au monde ! Je m’explique. Lorsque deux bus viennent à se croiser sur cette route, même moi, assis du côté de la pente, côté fenêtre, je ne voyais plus la route, mais seulement du vide, presque à l’infini, ou disons plutôt le fond de la vallée, en tout petit petit. Comme si nous avions la moitié des roues du côté gauche dans le vide. Je ne me rappelle pas avoir prié car je suis trop cartésien pour ça, mais je me préparai à bondir en dehors du bus en cas de frémissement de chute. J’ai rarement eu aussi peur ! Les chauffeurs sont certainement très doués, mais le fait d’être entouré d’être considérant la mort physique comme une nouvelle naissance dans un autre corps leur permettant de poursuivre leurs évolutions vers le Nirvana (appelé plus communément le Moksha en Hindouisme) ne me rassurait guère. Ma confiance restait donc toute relative. Moi j’aime la vie, et j’ai bien peur qu’on en ait qu’une !col de Rohtang La
J’avais donc pris la décision de ne pas déconcentrer le chauffeur, et de le laisser nous conduire jusqu’au col qui n’était plus très loin, en comptant sur ma bonne étoile tout devrait bien se passer. Ensuite je voyagerais sur le toit du bus ! Au moins là j’avais une chance de m’en tirer en sautant ;).
Bon, le retour, vu qu’on était du bon côté, je l’ai quand même fait dans le bus, il faisait vraiment froid et je n’étais pas parti équipé ce jour là.Mais j’étais content d’avoir pris conscience de ce fait, qui me servirai dès le lendemain, jour du départ dans les profondeurs de l’Himalaya. D’ailleurs pendant toute la route qui me menera au travers des villages de Batal, Losar, Kaza, Kye, Kibber (4205 mètres, d’où partira l’aventure), Tabo, et enfin Nako tout près du Tibet (Cette fois je ne me trompe pas ;)), en passant par le col de Kuzum La pêrché à 4551 mètres et le lac Chandertal (lac de la lune), vraiment époustouflant, il n’est pas rare de voir des bus écrasés au fond d’une vallée…




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